
Les greffes de coeur

A) Les contraintes biologiques :
Il y a de nombreuses contraintes biologiques requises pour que le donneur et le receveur soient compatibles :
1. La première, qui est primordiale, est le critère de compatibilité dit : « ABO ».
Celle-ci regroupe différents groupes sanguins :
- le groupe O (c’est le donneur universel),
- le groupe A (c’est le donneur pour le receveur A et AB),
- le groupe B (c’est le donneur pour les receveurs B et AB)
- et le groupe AB (c’est le receveur universel et donneur pour le groupe AB).
Pour les greffes, les iso groupes vont être préférés et plus utilisés, c’est-à-dire le groupe A pour le groupe A, le groupe B pour le groupe B, le groupe AB pour le groupe AB, etc. Mais dans certains cas particuliers, des cas d’urgence, et après avoir obtenue une dérogation, il est possible de pratiquer une transplantation non iso-groupe, mais compatible.
Ce tableau représente les comptabilités entre les differents groupes sanguins:
2. La compatibilité tissulaire avec le receveur
Elle est appelée : groupe « HLA », c’est un terme anglais qui signifie : «Antigène leucocytaire humain ». Le système HLA a été découvert en 1958 par le Pr Jean Dausset. Cette découverte majeure permet aujourd’hui de connaître la compatibilité entre donneur et receveur pour une greffe d'organe.
Chaque corps humain possède un code HLA qui lui est propre et qui code des antigènes disposé à la surface de ses cellules. Donc tout corps étranger ou cellule étrangère au corps, qui ne comporte pas le même système HLA soit des antigènes différents des autres cellules, va être attaqué par les défenses immunitaires du corps humain, les anticorps ou autres cellules du système immunitaire. Le code HLA du donneur et du receveur doivent être le plus proche possible pour que la transplantation du greffon se fasse dans les meilleures conditions possible et que cela n’aboutisse pas par un rejet.
Ce tableau permet d’expliquer clairement la compatibilité HLA en exposant les caractéristiques des différents groupes sanguins:


De plus, un test permettant de découvrir si il y a présence ou non d'anticorps HLA chez le receveur du greffon. En effet,
le « cross match » est un test qui consiste à faire réagir les cellules du receveur avec les lymphocytes du donneur pour découvrir ou non la présence d’anticorps HLA chez le receveur du greffon. Si le test est positif, la greffe ne peut pas avoir lieu, et si au contraire, le test est négatif, la greffe peut avoir lieu.
L’introduction dans l’organisme d’un organe qui n’a pas le même système HLA est immédiatement perçu comme une agression. Il déclenche une réaction de type immunitaire, comme s’il s’agissait d’un virus ennemi. C’est le phénomène de rejet.
Il existe deux types de rejet :
- le rejet aigu, qui correspond à la réponse immunitaire décrite ci-dessus ;
- le rejet chronique, ou maladie chronique du greffon, qui apparaît plusieurs années après la greffe. Il combine des phénomènes immunitaires à d’autres causes d’altération du greffon. Le rejet est un risque permanent, il doit être contré par des médicaments durant toute la vie de la personne greffée.
Voici un schéma qui permet d’expliquer le phénomène du rejet.

B) Les contraintes techniques :
1. Le problème de disponibilité
Il y aurait environ 350-360 transplantations cardiaques réalisées par an en France. C'est bien en dessous des besoins réels mais on se heurte au problème de la disponibilité, il n’y a pas assez de greffon, d’après les informations recueillies auprès du cardiologue seul 25% des personnes sur liste d’attente d’une greffe seront réellement greffés. Les autres auront accès à des solutions alternatives tel que l’implantation d’une pompe de façon provisoire ou définitive selon les cas. Le manque de greffons peut s’expliquer par un problème d'information des donneurs potentiels, mais aussi par un problème de formation des équipes médicales qui doivent savoir proposer le prélèvement et mettre en place les moyens de conservation des organes des personnes décédées.
Ce schema exprime le manque croissant de greffons depuis 2005 :
